Du roi je serai l'assassin de Jean-Laurent Del Socorro, collection 3 souhaits chez ActuSF.
Mon résumé :
Au XVIe siècle beaucoup de batailles entre les religions se passent. Sinan et sa soeur jumelle Rufaida habitent Grenade une ville d'Espagne, ils sont musulmans convertis. Alors que les vieux chrétiens veulent bannir toutes les autres religions, les musulmans préparent la résistance. Ils sont envoyés par leur père à Montpellier pour devenir médecin et fuir les futurs combats de la ville. Mais en arrivant en France la guerre entre les chrétiens et les protestants menace, nos deux héros vont œuvrer toutes leurs vies, pour détruire les chrétiens. Et surtout qui sera le meilleur ?
Mon avis :
Cette lecture m'a énormément perturbé, je ne saurais expliquer ce que je ressens. D'un côté j'ai aimé cette lecture et j'étais très happée par le récit. Mais d'un autre côté l'auteur aborde des thèmes durs et je n'étais pas forcément à l'aise. La plume de l'auteur me plaît toujours autant, elle est addictive, fluide. Et surtout il arrive à faire ressentir au lecteur des émotions fortes, c'est ce qui est complexe. Car le récit parle de violence familiale physique et psychologique, mais aussi d'inceste, d'homosexualité, de guerre... C'est une histoire d'amour mais aussi de trahison et de haine. Il faut vraiment se dire que c'est un récit de fantasy même si la base du récit est historique, comme le prouve l'auteur avec la bibliographie. En tant que catholique nous sommes un peu les méchants de cette histoire, c'était donc un peu délicat par moments. Après l'auteur montre bien que chaque religion à une haine contre les autres peu importe laquelle. Puisque quand les musulmans pourront changer les choses ils seront tout aussi violents, et imiteront les chrétiens, pareils pour les protestants. Le récit nous fait comprendre que peu importe la religion, c'est l'homme qui est derrière ses actes de violence, il faut savoir faire le bien pour avoir le bien.
Sinan est le personnage que j'ai le plus aimé, il est compliqué, même si durant son enfance il peut passer pour un lâche, il se rattrape dans le reste de sa vie. Rufaida est un peu moins attachante à cause de son goût trop fort pour la haine et la guerre. Sinan a une part plus humaine. Sahar est l'équilibre entre les deux, elle permet à Sinan de rester sur le bon chemin, et elle reste le lien entre le duo. Les trois enfants vont être soumis à des choses qu'un enfant ne devrait jamais subir, ils vont être forcés à grandir trop vite et leur cœur va se remplir de haine. J'ai beaucoup apprécié le côté torturé de Sinan qui ne sait pas aimé, car personne ne l'a aimé. Peter est un personnage qui m'a énormément plu, pas pour son côté anarchiste mais plutôt sensible, poète. Morayma par contre je n'ai pas vraiment apprécié ce personnage, qui est trop dans la haine et dans les pics. D'ailleurs sa dernière apparition dans le livre m'a conforté dans ce sentiment, la haine emplie tellement son cœur qu'elle ne voit pas que ce qu'elle fait va trop loin.
Le petit passage final avec Gabin est sympathique, au début j'avais du mal à voir où l'auteur voulait en venir mais le fait de voir l'histoire par un autre point de vue est rafraîchissant. La petite partie à la fin du roman sur les anecdotes est vraiment enrichissante, on voit que l'auteur a fait énormément de recherche. Je n'avais pas lu le roman "Royaume de vent et de colères" je n'ai donc pas vu les similitudes mais cela ne m'a posé aucun problème dans ma lecture. Je conseille ce roman pour les personnes qui ont le cœur accroché car c'est une lecture passionnante.
Un passage magnifique :
"C'est une passion si brûlante qu'elle enflamme jusqu'au papier qui tente d'en figer les détails."
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Ma note : 8/10
